Léon Alphonse Marguin est né le 30 avril 1883, à Echallon. Ce fils d’instituteur a fait l’Ecole Normale de Bourg de 1900 à 1903.
Son parcours a été le suivant :
Le 1er novembre 1903, il est nommé instituteur à Miribel,
Il part au service militaire le 1er octobre 1904, ou il est incorporé au bataillon des chasseurs à pied de Montbéliard. Il reçoit un certificat de bonne conduite,
Le 1er octobre 1905, il devient instituteur à Bâgé la Ville,
Son certificat d’aptitude pédagogique lui est délivré le 20 octobre 1906,
Il est nommé à Domsure fin 1911.
Son résumé de notes de l’Ecole Normale révèle que sa conduite n’a pas toujours été irréprochable, mais s’est amélioré la troisième année. Son caractère est un peu frustre et fermé. Il est lent en toutes choses. Sa mémoire est assez rebelle. Il a passablement réussi la partie littéraire, et assez bien la partie scientifique. Il a montré, à l’école annexe, de la bonne volonté mais trop peu d’animation et d’énergie. Il aura besoin, au moins au début de son exercice, d’être dirigé, soutenu, stimulé.
Après quelques années à Bâgé la Ville, il demande à venir à Domsure, avec son épouse, elle aussi institutrice. Ils précisent, dans leur demande commune, « Domsure, sinon ils restent à Bagé ! ». Il arrivent tous deux à Domsure, le 1er octobre 1911.
Le rapport de l’Inspection Académique de juin 1912 révèle que « la fréquentation de l’école des garçons de Domsure, est médiocre en hiver, mauvaise en été » (12 élèves présents ce jour-là sur les 28 inscrits… A cette époque-là, c’est courant ! ).
« L’instituteur a un bon rapport avec ses collègues, autorités locales, familles et directeur. La tenue des registres obligatoires est bonne. »
Et conclut : « résultat satisfaisant dans l’ensemble, les élèves répondent bien. Il a fait des progrès, les devoirs sont régulièrement corrigés ».
Mais dans l’été 1914, les relations politiques européennes se dégradent fortement. Le 3 août, l’Allemagne déclare alors la guerre à la France. Notre instituteur Marguin est mobilisé le 12 août 1914, au 321° régiment d’infanterie. Ce régiment a une réputation de troupe d’élite, mais il perdra 1461 hommes.
On ne sait pas dans quelles conditions exactement est mort le Soldat Léon Alphonse Marguin, mais c’est dans une ambiance impitoyable, infernale, et moribonde qu’il a vécu ses derniers jours.
Les champs de guerre de Verdun sont pires que ce que l’esprit humain ne peut imaginer…
Notre courageux instituteur est blessé au cuir chevelu, par un éclat d’obus, au Bois Fumin, le 15 juin 1916.
Il décède le jour-même à Landrecourt.
Il laisse derrière lui sa femme Marie Louise Laetitia Waille, et son petit garçon Georges Louis Victor, né le 7 juillet 1913 à Domsure.
Nous ne pouvons l’oublier…
Une plaque en son souvenir a été apposée sur les murs de l’ancienne école, démolie en 1974, et une salle portait son nom.
Cette plaque est aujourd’hui accrochée sur le mur de l’ancienne cantine…